samedi 17 août 2024

La maison de la rue Troubnaya (Boris Barnet, 1928)

 


Sur dailymotion, sous-titres en français: https://www.dailymotion.com/video/x3xzav1

Le cinéma soviétique des années 1920, avec ses héros féminins prolétariens, me démontre à chaque fois que la lutte des classes est forcément féministe. Cela devrait être le cas aujourd'hui, puisqu'un ouvrier est majoritairement une ouvrière, mais depuis des lustres l'Otan culturelle a dans son agenda la rupture de ce lien (le cas Steinem, que je viens de postez, l'illustre bien).

Cette fois-ci c'est une comédie de Boris Barnet, l'héroïne est une servante maltraitée qui retrouve sa dignité en se syndiquant! Cette comédie n'est pas celle où le personnage féminin soit le plus fort par rapport à d'autres de Barnet, mais justement c'est parce qu'elle se syndique qu'elle retrouve des droits et une dignité, et ça le cinéma bourgeois ne le montrera jamais.

Si l'on compare le cinéma soviétique de cette période avec celui de l'Occident, la différence saute aux yeux: dans notre cinéma il est quasiment inconcevable que la femme soit le personnage principale, comme rôle moteur. Elle est le plus souvent confinée à celui de bourgeoise ou de mauvaise fille: comme une semeuse d'embûches. On rejoue la Chute biblique par mille manières, la faute c'est la femme. 

Dans le cinéma de Barnet, ce rôle moteur du personnage féminin est une constante tout au long de sa carrière, et il me tarde de voir les films de son répertoire qui me manquent encore. 

Ce cinéma-là devrait être vu pour nous dessiller les yeux, Eisenstein et ses films épiques c'est bien mais ce n'est pas la vie quotidienne, avec ceux de Barnet -et d'autres réalisateurs soviétiques qui m'étaient inconnus jusqu'à il y a peu- je prends une leçon sur les rapports des femmes et des hommes en Urss.