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mercredi 1 mai 2024

Roma citta' libera (La notte porta consiglio), Marcello Pagliero, 1946

 Une dérive d'une nuit dans Rome occupée/libérée. Un voleur philosophe enmène l'action, un petit cognac par-ci, un autre par-là, retour au même bistrot à l'aube. Le tout sur fond d'une histoire de perles qui fait avancer l'intrigue, mais le véritable protagoniste est cette nuit romaine entre survie et surréalisme, où surtout les femmes pâtissent, entraînant les parcours, les rencontres. C'est un peu triste, plein de nécessité, je l'adore ce "petit film". Vittorio de Sica, l'amnésique, deviendra ministre. Le couple qu'il fallait, sera. Le voleur continuera à soulager les portefeuilles le long des rues ("buon viaggio!").

Réalisateur: Marcllo Pagliero; Photographie: Aldo Tonti ; Musique: Nino Rota (la mélodie des Vitelloni).

samedi 24 février 2024

Boris Barnet à la cinémathèque: le rouge tient


J'aurai donc raté - car complète - la séance de projection d'Une fois la nuit, un film de Boris Barnet sur la guerre et filmé pendant la guerre avec toute la noirceur vécue sur le front de l'Est: le type de film essentiel pour récupérer l'histoire volée de l'Europe par les occupants d'hier et d'aujourd'hui...et justement impossible à voir autrement car il n'est pas édité en DVD. L'attente à propos de ce film était notamment de le comparer à Rome ville ouverte de Roberto Rossellini. Raté aussi le dialogue ultérieur avec Bernard Eisenschitz (mais il sera mis en ligne plus tard). Ça c'est pour le samedi 24. 

Ne pouvant voir tout le cycle de la cinémathèque, je suis passé le vendredi 23 à la bibliothèque (du cinéma) Truffaut pour faire ma récolte des films de Barnet. Pas un seul, je me suis fait doublé. Il y a une tension en ce moment sur les films soviétiques, notamment les moins connus. Derrière Eisenstein et Tarkovski, d'autres comme moi ont commencé à gratter dans la forêt de films, d'auteurs, de langues aussi: un vrai continent pour le coup, le grand continent eurasien.

J'ai eu la chance de voir le Guerre et Paix de Sergueï Bondartchouk cet été en empruntant le film à Truffaut, quel plaisir et quel chance! La qualité prime, on la cherche et la vérité aussi: pour voir Le Destin d'un homme (un film de 1959 sur la Grande Guerre patriotique et les camps de concentrations: on y voit  des cheminées d'usine dont la fumée noire laisse peu de doute sur ce qui s'y passe) ou son Waterloo de 1970 (bien qu'il s'agisse d'une production occidentale, l'Armée rouge y fait encore l'extra de luxe – comme dans Guerre et Paix ou Libération, la grande fresque de sept heures et demi de Youri Ozerov – pour des batailles de masses superbement chorégraphiées) il m'aura fallu faire preuve de patience à Truffaut en me mettant sur liste d'attente pour réserver ces produits rares. 

Belle surprise. Projeté au cinéma cet hiver, on rééditera ce printemps le Guerre et Paix de Bondartchouk en Blu-ray. 

Ma petite expérience (ces signes et d'autres) me dit que la russophobie à l'anglosaxonne et sa cancel culture débile auront eu l'effet opposé à celui voulu : attiser la curiosité, puis la nourrir amplement. Sacré détournement, isn't it?