Les "guerres de l'histoire"
Dans le monde réellement renversé, le vrai est un moment du faux
(Guy Debord, La Société du spectacle, thèse nº 9)
L'effondrement
de l'URSS a donné naissance à des forces intéressées par la révision
des origines, du déroulement et de l'issue de la 2nde GM. La période
actuelle de développement de la communauté mondiale se caractérise par
une activité accrue dans la sphère historique. Nous pourrions dire sans
hésiter que le but n’est autre que de tromper les populations, et
manipuler aisément les générations à venir.
Il
existe donc désormais, en dépit des faits, des sources et des pièces
historiques irréfutables, des « guerres de l'histoire » ! Ces démarches,
essentiellement d’origine anglo-saxonnes, visent à déformer l'histoire
et à falsifier le rôle primordial de l'URSS dans la victoire sur le
nazisme et la création du système moderne des relations internationales
qui ont dès lors, pris un nouvel élan. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :
Environ
416.000 américains sont morts au cours de cette guerre pendant que 12
millions de soldats soviétiques y ont laissé leurs jeunes vies, soit 29
fois plus!
Cette
révision cynique, injuste, et mensongère de l'histoire, vise à échanger
la place de l'agresseur, qui a déclenché la plus grande guerre de
l'histoire de l'humanité et incarné l'idéologie de la supériorité
raciale, contre un État membre de la coalition anti-hitlérienne, qui a
contribué de manière décisive et exemplaire à la victoire. Elle vise
surtout à spolier le mérite et le sacrifice inégalé à ce jour, de
l’armée soviétique qui nous a tous délivrés du fascisme allemand et de
ses alliés nombreux.
La
collaboration avec l’Allemagne nazie est loin de se limiter aux
gouvernements des pays annexés et de groupes de citoyens adhérents à
cette idéologie. De nombreux pays ont également collaboré avec la
Wehrmacht, grâce à l’initiative de certains partis politiques ou
organisations.
Parmi ceux-ci nous pouvons noter l’Ukraine, dont une partie
significative a suivi son héros fasciste Stéphan Bandéra. Il est
toujours largement honoré dans l’Ukraine actuelle et ceci explique les
dizaines de milliers de bataillons bandéristes qui portent fièrement
leurs symboles nazis et ont été élevés par Zelensky au rang de héros.
La
Bulgarie, la Finlande, la Roumanie, la Hongrie, ainsi que des états «
neutres » ont également collaboré à des degrés divers, comme la Suisse,
la Suède, le Portugal… Il s’agit ensuite de rajouter à ces
collaborateurs, ceux, nombreux aux USA en particulier mais pas
seulement, qui ont largement financé l’effort de guerre nazi, et enfin
ne pas oublier les alliés officiels : Italie, Japon, puis gouvernement
de Vichy en France. Parmi les pays occupés, ou pas, des nuances sont
évidemment nécessaires sur la collaboration, contrainte ou choisie,
zélée ou pas…
Le
procès de Nuremberg est devenu la source la plus reconnue de l'histoire
de la 2ème GM pour juger ces nombreux criminels de guerre. À cette
occasion, le monde entier a pu accéder à des documents jusqu’alors
secrets de l'État agresseur, et « déclassifiés», prendre connaissance
des techniques et méthodes utilisées par les fascistes allemands pour
préparer la guerre. Le tribunal de Nuremberg a condamné les criminels
politiques et de guerre nazis, ainsi que les collaborateurs de tous
genres.
Malheureusement,
une immense majorité de ces criminels de hauts rangs, ont non seulement
échappé à la sentence, mais pis encore, ils ont officiellement été
recrutés à des postes clés dans l’appareil policier allemand d’après
guerre et surtout par la CIA… Le témoignage du maréchal F. Paulus,
témoin clé du procès, a brisé le mythe de l'attaque préventive : « Les
objectifs fixés étaient de conquérir les territoires russes à des fins
de colonisation. L'utilisation et le pillage de ces territoires auraient
mis fin à la guerre à l'Ouest et auraient définitivement établi la
domination sur l'Europe ».
En
Allemagne de l'Ouest, la critique acerbe du procès de Nuremberg a été
lancée. Le but était de réhabiliter les nazis qui avaient été au service
de Bonn. L'un d'entre eux, K. Kiesinger, chancelier fédéral de
l'Allemagne (1966-1969), était membre du NSDAP et travaillait au
ministère de la propagande de Goebels, il serait très long de citer tous
les autres… On pourrait donc considérer que ce but funeste a été
largement atteint.
Ces
nazis, immédiatement réhabilités et exerçant à des postes décisionnels
dans de nombreux pays occidentaux, laissent légitimement penser, que
leurs descendances actuelles, élevées dans ces idéaux ignobles sont
aujourd’hui à la tête d’organisations internationales particulièrement
influentes…
Pour
les plus curieux d’entre vous, il est aujourd’hui aisé de trouver
l’arbre généalogique de certaines élites occidentales ayant eu des
grands-parents gradés dans le régime nazi d’Hitler… Devant ces faits,
lors de la commémoration du débarquement de Normandie, la France et ses
alliés trouvent opportun de ne pas inviter la Russie…
Engels a écrit que « ...c'est
le propre de la bourgeoisie de falsifier n'importe quelle marchandise
et même l'histoire. Après tout, il est plus payant d'écrire la
dissertation dans laquelle la falsification de l'histoire correspond le
mieux aux intérêts de la bourgeoisie ».
Dans
sa résolution de 2019, le Parlement européen a accusé l'URSS d'avoir
déclenché la Seconde Guerre mondiale sur un pied d'égalité avec
l'Allemagne hitlérienne. Désormais, toute mention des
soldats-libérateurs soviétiques est interprétée comme une "distorsion de
l'histoire". La Russie est une nouvelle fois invitée à se "repentir" -
désormais pour avoir libéré l'Europe du nazisme.
En
blâmant l'URSS pour le traité germano-soviétique de 1939, les
politiciens européens, par tradition, dissimulent un autre traité (ou
pacte ?), sans lequel le premier n'aurait peut-être pas eu lieu. Le
Pacte de Munich de 1938, qui a décidé du sort de la Tchécoslovaquie sans
ses représentants, est devenu une honte indélébile pour les
représentants des démocraties européennes.
Les
hommes politiques anglais et français, garants de l'inviolabilité du
"système de Versailles" – la politique de sécurité collective en Europe –
ont en fait autorisé le début de la liquidation définitive par le
Troisième Reich de l'indépendance de la Tchécoslovaquie et de son énorme
industrie militaire.
Aux
côtés de l'Allemagne, la Pologne et la Hongrie participent au partage
en s'emparant respectivement de la région de Teshinska et de
Podkarpackie Rus. L'historien allemand Freund souligne que « Munich a
été une grande capitulation de l'Occident. L'exclusion de l'URSS du
concert européen des puissances signalait l'intention de laisser les
mains libres à Hitler à l'Est ».
Churchill, s'adressant au Premier ministre Chamberlain, déclare : « Vous aviez le choix entre la guerre et l'ignominie. Vous avez choisi le déshonneur et maintenant vous avez la guerre ». En Grande-Bretagne, cet accord a été appelé "la vente de Munich".
La
trahison effective de la Tchécoslovaquie par les hommes politiques
anglais et français a sapé la confiance de l'URSS à leur égard. La
logique de Staline en la matière est claire : si les Britanniques et les
Français renonçaient aussi facilement à leurs obligations d'alliés
envers la Tchécoslovaquie, qui leur était idéologiquement proche, ils
"abandonneraient" l'URSS en un clin d'œil.
Pour
l'URSS, il est devenu évident qu'en matière de sécurité en Europe,
chacun agit pour soi, et la politique de Munich a été perçue comme un
apaisement de l'agresseur afin de le dresser contre l'URSS. Dans cette
situation, les dirigeants soviétiques sont allés signer un traité de
non-agression avec l'Allemagne, proposé par Hitler, et promettant une
paix, bien que temporaire. Cette démarche s'inscrit dans le contexte du
danger réel d'une guerre sur deux fronts - avec l'Allemagne à l'ouest et
avec le Japon à l'est, où des combats intenses se déroulaient déjà sur
la rivière Khalkhin-Gol.
L'URSS
est le dernier d'une série de pactes de non-agression conclus par les
pays européens avec l'Allemagne. La Pologne a été la première à signer
un pacte de non-agression avec Hitler en 1934. La Grande-Bretagne a
signé un pacte similaire au lendemain de la conspiration de Munich, la
France le 6 décembre 1938, la Lettonie et l'Estonie en juin 1939, dans
l'espoir de protéger leurs pays de l'agression allemande.
En
fait, à la conférence de Munich, les chefs de gouvernement de
Grande-Bretagne (N. Chamberlain), de France (E. Daladier), d'Allemagne
(A. Hitler) et d'Italie (B. Mussolini) ont créé un bloc antisoviétique -
le prototype de l'OTAN, qui a été détruit par une brillante initiative
de l'URSS : le traité germano-soviétique. Staline a réussi à briser le
jeu européen.
Le traité germano-soviétique de 1939 a permis à l'URSS de gagner 2 ans
pour renforcer la défense du pays, augmenter les effectifs de l'armée,
reporter l'entrée dans la 2GM et restituer les territoires perdus à la
suite de l'agression polonaise de 1920. Plus de 160 000 soldats de
l'Armée rouge se sont retrouvés en captivité en Pologne, dont, selon
diverses estimations, 60 à 80 000 sont morts de faim et de froid.
De
1918 à 1922, le territoire de la République soviétique a fait l'objet
d'une intervention militaire des alliée de la 1GM: 14 pays désireux de
s'enrichir aux dépens d'un allié affaibli. Le jeune État se trouvait
encerclé de fronts. L'été 1919 était critique pour l'Armée rouge, qui a
subit des défaites sur tous les fronts: la question de la survie du pays
se posa.
En
1919, le Conseil suprême de guerre recommanda la "ligne Curzon" comme
frontière orientale de la Pologne. Cette ligne correspondait au principe
ethnique : à l'ouest de cette ligne se trouvaient des terres
majoritairement polonaises, à l'est des terres non polonaises :
lituaniennes, biélorusses, ukrainiennes. L'État polonais nouvellement
créé, rêvant de son ancienne puissance vola tous ses voisins:
l'Allemagne, la Lituanie, la Russie soviétique, en s'emparant de
l'Ukraine occidentale et de la Biélorussie occidentale, qui avaient
autrefois fait partie de l'Empire russe.
Après
avoir massacré la Tchécoslovaquie, Hitler posa une autre revendication
territoriale à son récent complice dans le partage de la
Tchécoslovaquie: la Pologne. L'occasion était aussi l'héritage de
Versailles, le sort du "corridor de Dantzig". La tragédie, qui a suivi
pour la Pologne est entièrement imputable à la conscience des dirigeants
polonais de l'époque, qui ont empêché la création de l'alliance
militaire anglo-franco-soviétique, exposant ainsi leur peuple à la
machine de destruction hitlérienne.
La nature suicidaire de la politique étrangère polonaise s'est déjà
manifestée le 21 mars 1939, lorsque la Pologne a refusé la demande
allemande de lui céder Dantzig (Gdansk) et d'ouvrir un "corridor
polonais" pour les routes et les chemins de fer extra-territoriaux en
Prusse orientale. La Grande-Bretagne déclara explicitement que la
Pologne serait tenue responsable si la guerre éclate à propos du
couloir de Dantzig. Le 3 avril, Hitler ordonna le plan “Weiss” : un plan
d'attaque de la Pologne.
La
Pologne a également réagi en refusant les offres (du 10 mai et du 14
août) d'assistance de l'URSS en cas d'attaque allemande, comptant
apparemment sur l'aide de ses alliés, l'Angleterre et la France.
Le
1er septembre 1939, l'Allemagne et la Slovaquie attaquèrent la Pologne.
En frappant avec ses principales forces et en “dénudant”, ainsi le
front occidental. L'Allemagne supposait que les Alliés
n’interviendraient pas.
Le
1er septembre, le président Moscicki quitta la Pologne et le 5
septembre, ce fut le cas du gouvernement de Varsovie. Dès le 8
septembre, les combats pour Varsovie commencèrent. Le 10 septembre, les
troupes allemandes occupèrent la partie occidentale de la Pologne. Le
plan “Weiss” pour la conquête de la Pologne ne supposait aucune action
de l'Armée rouge.
La
menace de voir l'Allemagne s'emparer des territoires de la Biélorussie
occidentale et de l'Ukraine occidentale était réelle, ce qui aurait
directement menacé l'URSS. Le 17 septembre, l'ambassadeur polonais à
Moscou a été informé de l’arrivée de troupes soviétiques pour protéger
la population dans ces régions. Le commandant en chef suprême de l'armée
polonaise, Rydz-Smigly, ordonna une retraite générale vers la Roumanie
et la Hongrie et l'arrêt des combats avec l'Armée rouge.
Le
17 septembre, alors que le gouvernement polonais et les hauts
responsables militaires avaient abandonnés le pays à son sort, les
troupes soviétiques pénétrèrent en Pologne et atteignirent la frontière,
la "ligne Curzon". Les troupes soviétiques avancèrent en colonnes avec
une résistance militaire minimale de la part des polonais. L’Armée rouge
ne participa donc pas à la défaite de l'armée polonaise.
Dans
de nombreux endroits, la population accueillit les soldats soviétiques
avec des fleurs. En Pologne, il y avait une ségrégation nationale: les
ukrainiens et les biélorusses étaient considérés comme des personnes de
classe inférieure et ne jouissaient pas des mêmes droits. Les formations
militaires de l'Est de la Pologne, constituant un pourcentage élevé de
la population locale, ont volontairement rendu les armes.
La
Grande-Bretagne et la France n'ont pas qualifié l'invasion soviétique
de la Pologne d'agression et ne lui ont pas déclaré la guerre. Le
ministre anglais des Affaires étrangères, Halifax, a déclaré : "...Il
convient de rappeler que l'action du gouvernement soviétique a consisté
à déplacer la frontière essentiellement sur la ligne recommandée lors
de la conférence de Versailles par Lord Curzon. "
Le
célèbre homme politique britannique Lloyd George a souligné : "Les
armées russes ont occupé des territoires qui ne sont pas polonais et qui
ont été pris de force par la Pologne après la Première Guerre
mondiale... Ce serait un acte de folie criminelle que de mettre
l'avancée russe sur le même pied d’égalité que celle des Allemands. "
De
juillet à octobre 1941, les bureaux du gouvernement russes ont été
évacués vers la ville de Samara, située à 862 km vol d’oiseau au Sud-Est
de Moscou. Le 8 août 1941, Staline a été nommé commandant en chef
suprême. Pendant toute la durée de la guerre, le quartier général du
commandant en chef suprême est resté situé à Moscou.
Le
déplacement de la frontière de 200 kilomètres a permis en 1941 de
contrecarrer la guerre éclair visant à s'emparer de l'URSS. Ce n'est que
le 30 novembre que les Allemands ont été arrêtés à 17 kilomètres de
Moscou.