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lundi 26 août 2024

En 1907 déjà, le spectre d’un génocide en Palestine

 SOURCE: https://orientxxi.info/magazine/en-1907-deja-le-spectre-d-un-genocide-en-palestine,7511

Le débat sur la pertinence du paradigme colonial pour la compréhension de l’histoire du sionisme et, par conséquent, de l’État d’Israël est ancien. Si la question a été soulevée depuis longtemps par les Palestiniennes, elle était déjà discutée dès les origines du mouvement sioniste comme en témoigne une série de lettres de 1907.

Degania, février 1948. Des paysans construisant une barrière et des hommes en armes dans un champ.
Boris Carmi / wikimédia

Un texte qui est souvent cité dans le débat sur la pertinence du prisme colonial pour comprendre le sionisme est l’article programmatique « Mur de fer » de Zeev Jabotinsky dont la parution, en 1923, marque la fondation du courant dit révisionniste. La thèse principale est que le sionisme doit assumer des pratiques violentes à l’égard de la population arabe de Palestine. Jabotinsky tire la nécessité de la violence du fait qu’il s’agit d’un projet colonial cherchant à établir une souveraineté juive en Palestine au détriment de la population autochtone. Celle-ci, poursuit-il, ne peut que s’opposer largement à ce projet, à l’instar de toute population autochtone. Ce texte s’inscrit en faux contre les organes officiels du mouvement, qui cherchaient à nier ou à masquer cette dimension coloniale et violente.

Ce n’était pas la première fois que la question était discutée au sein du mouvement. Seize ans plus tôt, en 1907, une lettre est publiée dans l’hebdomadaire hébreu Ha-Olam (« Le Monde »), le journal officiel de l’Organisation sioniste mondiale (OSM), qui montre que le potentiel violent du sionisme était déjà débattu à l’époque. C’est trois ans après la mort de Teodor Herzl en 1904, dix ans après le premier Congrès sioniste à Bâle, et presque trente ans après le début de l’immigration sioniste en Palestine (la « première alya », de 1881 à 1903) et la fondation des premières colonies agricoles juives de Petah Tikva et Guey Oni. C’est la période qui suit le rejet du « plan Ouganda » par le mouvement sioniste et la réaffirmation du focus sur la Palestine.

La deuxième génération de colons

C’est aussi la deuxième génération du mouvement sioniste, façonnée par les pogroms de l’Empire russe, ainsi que par les réactions internationales et les manifestations de soutien aux juifives. Leur sionisme se construit en dialogue avec d’autres courants politiques, notamment socialistes et révolutionnaires, qui attirent les jeunes juifives. Cette nouvelle génération assume la rupture avec la religion, dont le discours et les pratiques sont désormais considérés comme obsolètes, notamment parce qu’ils prolongent l’état d’exil, tandis que les sionistes cherchent plus ouvertement à établir la souveraineté nationale. Ce sionisme de la « deuxième alya » (1903-1914) présente une composante plus militante que la « première alya » et plus ouverte à la violence, comme l’indique, entre autres, la fondation de l’organisation Ha-Shomer, « le gardien » en hébreu.

Le projet colonial évolue et se précise. En 1908 est fondée à Londres la société Palestine Land Development Company (PLDC), dont le nom hébreu Hakhsharat Ha-Yishouv signifie littéralement « la préparation du peuplement ». Elle est dirigée par Arthur Ruppin, un sociologue formé en Allemagne, qui introduit les principes de l’organisation moderne du travail et de la méthode statistique. Comme l’a montré le chercheur israélien Etan Bloom, Ruppin inscrit le souci démographique, c’est-à-dire le besoin du mouvement sioniste d’établir une majorité juive en Palestine, dans un dispositif raciste, inspiré de l’eugénisme allemand de l’époque1. Cela se reflète non seulement vis-à-vis des Arabes palestiniennes, mais aussi à l’égard des juifives immigrées du Yémen dans les années 1920 que l’on fait venir pour servir de main-d’œuvre bon marché. L’objectif déclaré de la société dirigée par Rupin est d’aider les nouvelles et nouveaux immigrantes juifives, provenant notamment d’Europe orientale, à s’établir comme paysannes en Palestine. La société achète des terres et y établit des fermes. Par ailleurs, à cette même époque, on envisage d’autres formes de peuplement que la colonisation rurale, avec la planification d’Ahuzat Bayit, officiellement fondé en 1909 et devenu le premier quartier de Tel-Aviv.

C’est aussi l’époque des idéaux sionistes de la « garde hébraïque » et du « travail hébreu ». On parle de conquête du travail : les jeunes juifives arrivant d’Europe orientale entrent en compétition avec les travailleurses palestiniennes employées dans les colonies agricoles. C’est également la période où l’hébreu moderne est conceptualisé et mis au service du mouvement national, devenant ainsi sa langue officielle. La renaissance linguistique, visant à moderniser la langue de la Bible et de la littérature rabbinique selon les critères philologiques et grammaticaux européens de l’époque, s’inscrit dans le cadre de la renaissance nationale.

À un ami marxiste

L’année 1907 correspond aussi à la première parution du journal Ha-Olam. Le rédacteur en chef est Nahum Sokolow, l’héritier de Herzl comme secrétaire général de l’OSM. C’est dans la rubrique littéraire qu’apparaît, dans quatre numéros consécutifs du printemps 1907, une série de 26 lettres. Le titre de la série est « Un paquet de lettres d’un jeune ouvrier à l’esprit perturbé ». Sous le titre on trouve la mention suivante entre parenthèses : « écrit par un ouvrier de la terre d’Israël ». L’auteur, qui demeure anonyme, s’adresse à un ami d’enfance nommé David, un intellectuel marxiste urbain resté en Europe.

Auteur anonyme, « Un paquet de lettres d'un jeune ouvrier à l'esprit perturbé », Ha-Olam, juin 1907.
Auteur anonyme, « Un paquet de lettres d’un jeune ouvrier à l’esprit perturbé », Ha-Olam, juin 1907.

Cette série peut se lire comme l’esquisse d’un roman d’apprentissage sioniste. Les lettres suivent l’évolution spirituelle et corporelle de leur auteur, un jeune immigré de la « deuxième alya », depuis le moment de son arrivée et le grand sentiment de vide qu’il éprouve, jusqu’à la découverte de son « nouveau moi » : un paysan-guerrier qui transforme « la charrue en épée, et la pelle en lance »2. Ainsi, il décrit l’aboutissement de sa transformation dans la lettre qui conclut la série :

Tu pourrais me trouver près de l’enclume, martelant et transformant la charrue en épée, et la pelle en lance […] À ce moment-là, tu pourrais me contempler de loin, depuis les hauteurs des montagnes, [je serai] debout, appuyé sur la crosse de mon fusil, attendant, guettant… Souviens-toi — je suis un paysan ! … Et toi, sois laboureur en apparence, et que dans tes veines coule le sang des zélés !

Les lettres précédentes décrivent la vie de l’auteur en Palestine, ses voyages dans les colonies et ses rêves de souveraineté juive. À un moment donné, il se promène avec des amis au sommet du mont Thabor, en Galilée, d’où il contemple la vallée fertile de Jezreel, qui à ce stade n’appartient pas encore aux organisations sionistes. Le jeune ouvrier voit clairement que la vallée est habitée et cultivée, et se lamente sur le fait qu’elle ne soit pas aux mains des sionistes (qui ont tenté de l’acquérir depuis la fin du XIXe siècle). Il raconte :

La vallée s’étendait devant nous comme un tapis de soie aux couleurs multiples, avec de nombreux champs magnifiques. Chaque petit champ, cultivé par des mains agiles, brillait au loin comme un bouquet de fleurs… En haut de la montagne, contemplant ce paysage sublime, une douleur s’est éveillée en moi… Une nostalgie terrible. J’aurais voulu engloutir toute la vallée, l’embrasser et l’offrir en cadeau à notre peuple aussi merveilleux qu’elle… La vallée de Jezreel ! Vois-tu à quel point elle nous est proche… Et pourquoi n’est-elle pas entre nos mains ? Pourquoi vois-je au loin ces images sombres, les troupeaux des Bédouins ? Et pourtant, personne d’autre que nous n’a de droit sur elle !

La guerre d’extermination contre les Hereros et les Namas

C’est dans la lettre qui suit celle-là, datée de juin 1907, que se trouve un passage très intrigant. Il y est question du génocide des Hereros et des Namas, commis par les forces allemandes sur le territoire de l’actuelle Namibie entre 1904 et 1908. Le mot génocide n’y apparaît pas, mais la violence coloniale allemande est évoquée dans le cadre d’une discussion sur le rapport du mouvement sioniste aux Arabes de Palestine. Dès cette époque donc, bien avant les massacres et les expulsions de la Nakba, le potentiel génocidaire du mouvement sioniste a été discuté publiquement dans Ha-Olam le journal officiel du mouvement et aussitôt signalé comme un sujet qu’il vaut mieux éviter.

La lettre relate une dispute entre le jeune ouvrier et un colon, monsieur G., « un type très intéressant, avec des cheveux longs, [qui] revendique l’humanisme et aime bien parler de l’humanité qui fraie des chemins ». La dispute porte sur les Arabes : selon le jeune ouvrier, G. se soucie trop de leur bien-être. Lui relativise leur souffrance par rapport à l’importance du projet sioniste : construire un foyer pour accueillir des millions de Juifives persécutées. G. lui fait alors la remarque suivante :

Oui — il m’a répondu — on connaît cette excuse, les belles phrases. Mais le meurtre restera un meurtre même s’il est idéaliste. Et quelle différence entre nous et les Allemands qui combattent maintenant contre les Noirs en Afrique ? Là-bas aussi tu peux les entendre se vanter que [les Noirs] sont tués sur l’autel de la Haskalah (Lumières juives).

Cela enrage le jeune ouvrier. Il se lance alors dans une diatribe, à la fin de laquelle il crache au visage de son hôte et quitte sa maison :

Juif ! — je lui ai dit en tremblant — Entends-tu ce qui sort de ta bouche ? La guerre en Afrique et le retour à Sion ! Le peuple allemand ! Tu sais pourquoi il vient à cette guerre […] ? Par une satiété jusqu’au vomissement, par saturation, par cupidité, par le désir de dominer et de gouverner, d’exterminer des peuples. Mais nous, même si on supposait qu’un peu d’injustice a été faite à des particuliers, connais-tu l’origine de cette injustice ? […] As-tu vu les sous-sols obscurs […] moisis et pourris, où habitent des milliers de familles ?! C’est eux que tu appelles bourreaux et oppresseurs ! […] Et qu’est-ce que tu veux ? Que si nous rencontrons des obstacles sur notre chemin nous nous arrêtions sans les enlever ? […] Moi-même je ne sens aucun défaut dans mon humanité en participant à cette guerre. Ainsi le lion écrase les arbustes épineux quand il s’enfuit de ses persécuteurs ! Et pourquoi, monsieur, cet excès d’humanisme, cette oisiveté ? Est-ce que tu veux fonder une association des amants des Arabes ? C’est très idéaliste !

Un débat sur les mots plutôt que sur la réalité

En novembre 2023, Didier Fassin publie un article intitulé « Le spectre d’un génocide à Gaza » dans le média AOC, qui évoque le génocide des Herero et des Namas3. L’objectif derrière l’évocation, mise en avant également par d’autres intellectuelles comme la penseuse et militante canadienne Naomi Klein, était de sonner l’alarme : les ressemblances structurelles entre les deux situations indiquent que l’offensive israélienne à Gaza pourrait s’inscrire dans une dynamique génocidaire, dépassant ainsi l’argument du droit d’Israël à l’autodéfense. En France, la juxtaposition des deux situations a été sévèrement critiquée et jugée non pertinente par plusieurs intellectuelles4. En particulier, la critique d’Eva Illouz, parue dans la revue K le 15 novembre 20235, nous rappelle que pour certaines, le débat porte moins sur les faits que sur la manière de les aborder. Ainsi, elle écrit que « dans la période tourmentée que nous vivons, choisir les mots justes est un devoir moral et intellectuel ». Ce même souci semble être exprimé dans une interview publiée dans Le Monde le 19 avril 2024 sous le titre « La gauche ne sait plus parler de ce qui se passe au Proche-Orient ». Comme si le débat sur les mots était plus urgent que le débat sur la réalité. Comme si, puisque nous vivons une « période tourmentée », l’analyse critique devait s’adapter au conformisme ambiant. Or c’est précisément le propre de la pensée critique que de s’exprimer dans tout contexte et de bousculer les zones de confort.

Historien du judaïsme au CNRS. Auteur de Histoire de Yahvé. La fabrique d’un mythe occidental, Fayard, 2019. Son prochain livre, A Historical-Materialist Reading of Genesis 1-4 : Undoing Satan between Colonial Brazil and Biblical Israel, sera publié par Routledge fin 2024.
 
Chercheuse en sociologie, cofondatrice et membre du comité de rédaction du blog Yaani. Ses travaux portent sur l’engagement militant et les mouvements sociaux, sur le militantisme religieux et sur les rapports coloniaux en Israël-Palestine.

vendredi 23 août 2024

«Amazon, Google y Microsoft son la columna vertebral tecnológica de este genocidio»


No Tech for Apartheid denuncia “la depravación moral y la especulación genocida” de las multinacionales de Silicon Valley, que proveen servicios con los que Israel desarrolla un genocidio desde hace diez meses.AWS es la nube de Amazon, fundamental para la campaña de exterminio de las FDI israelíes.

Empleadas de tres de las llamadas GAFAM, Amazon, Google y Microsoft, han denunciado hoy, 7 de agosto, el uso que el ejército israelí (FDI) está haciendo de los servicios provistos por estas grandes tecnológicas. Lo hacen a raíz de la investigación de +972 Mag y Local Call publicada esta semana sobre el uso de la nube para seleccionar objetivos en la campaña de exterminio lanzada por Israel hace hoy diez meses, en la que más de 40.000 personas han sido asesinadas.

“De manera similar a la asistencia que brindó IBM a la Alemania nazi para vigilar, calcular y asignar la muerte al pueblo judío durante el Holocausto, hoy las grandes corporaciones tecnológicas están ayudando directamente al ejército israelí en su campaña genocida. Amazon, Google y Microsoft son la columna vertebral tecnológica de este genocidio”, señala la plataforma No Tech for Apartheid que, desde hace años, primero contra el apartheid y la ocupación de tierras y ahora contra el genocidio, ha denunciado los negocios de estas multinacionales con el Estado de Israel.

Según la investigación, y a pesar de la insistencia con la que empresas como Google ha tratado de negarlo, el tzahal, el ejército israelí, usa servicios de almacenamiento en la nube y de inteligencia artificial proporcionados por las grandes tecnológicas estadounidenses para “participar y colaborar directamente” en la campaña de exterminio que Israel sostiene contra Gaza desde el 7 de octubre de 2023.

“La facilidad con la que Amazon, Google y Microsoft permiten a la inteligencia militar israelí acceder a servicios de almacenamiento de datos para guardar y recuperar grandes cantidades de datos de inteligencia ha sido comparada con la facilidad con la que los consumidores de todo el mundo pueden hacer pedidos a Amazon”, explica este grupo de trabajadores contra el genocidio.

Los trabajadores de GAFAM, que ya en el pasado han organizado acciones de protestas y boicot contra esta complicidad, han denunciado esta colaboración, que se enmarca en acuerdos como el Proyecto Nimbus y han anunciado nuevas formas de organización contra esa complicidad: “No dejaremos de organizarnos hasta que nuestras empresas dejen de impulsar este genocidio y hasta que Palestina sea libre. Hacemos un llamamiento a todos los trabajadores tecnológicos con conciencia a que se unan a nuestra lucha”.

 @pelorduy

Fuente: https://www.elsaltodiario.com/genocidio/amazon-google-microsoft-son-columna-vertebral-tecnologica-genocidio

Gaza 2035: le plan immobilier post-anéantissement

SOURCE: https://www.latribune.fr/opinions/tribunes/gaza-2035-table-rase-998426.html

Les autorités israéliennes ont lancé « Gaza 2035 », une zone de libre-échange ambitieuse visant à transformer Gaza en un hub industriel et technologique de premier plan. Ce projet a pour objectif de renforcer les liens entre la Méditerranée et le Golfe Persique, tout en offrant une alternative stratégique face à l'influence chinoise en connectant l'Inde à l'Europe. Par Michel Santi, économiste (*).
(Crédits : DR)

Israël et les États-Unis planchent sur une route qui permettrait aux poids lourds d'aller vers les Émirats arabes unis à travers la Jordanie et l'Arabie Saoudite. En parallèle, la normalisation des relations entre ces pays sera couronnée par un projet de chemin de fer (à l'étude depuis 2017) reliant le port israélien de Haïfa aux États du Golfe.

Ce trajet historique viendra s'appuyer et compléter celui à l'étude par le Conseil de Coopération du Golfe prévoyant une ligne de plus de 2.000 km qui reliera le Kuwait au Sultanat d'Oman à travers l'Arabie et le Bahreïn. Une extension du tracé ferroviaire autorisera enfin une liaison entre Alexandrie et la ville avant-gardiste de NEOM rêvée par le Prince héritier d'Arabie et qui se trouve à 200 km de la ville palestinienne de Rafah. La combinaison de ces projets accomplira par ailleurs un objectif stratégique majeur consistant à rapprocher la Méditerranée et le Golfe Persique.


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C'est dans ce contexte en pleine effervescence que les autorités israéliennes au plus haut niveau, assistées de leur intelligence artificielle, ont conçu « Gaza 2035 » destinée à devenir une zone de libre-échange grande comme 3,5 Paris intra-muros, soit environ 37.000 hectares. Elle s'étendra depuis la ville de Sdredot située de Gaza jusqu'au port égyptien d'Al Arish, dans la péninsule du Sinaï au sud de Gaza. Netanyahu et ses équipes envisagent donc de convertir la Gaza actuelle - ou ce qu'il en reste - en un territoire globalisé, industriel, à vocation largement mercantile, dont les ambitions à terme seraient même, grâce à sa localisation méditerranéenne, de dépasser en prospérité Dubaï.

Les promoteurs de Gaza 2035 espèrent en outre séduire les entreprises de la Tech, et ambitionnent également que cette zone devienne un centre mondial de fabrication de véhicules électriques. Quoiqu'il en soit, c'est des infrastructures massives comme des ports, des chemins de fer et des aéroports qui sont prévues, et qui seront fonctionnelles grâce à une combinaison de panneaux solaires et d'énergie fossile. Avec un slogan facile : remplacer à Gaza la « prospérité par la crise ».

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De l'aveu même du Premier ministre, le préalable à Gaza 2035 sera de «reconstruire à partir de rien», afin que le développement économique neutralise les racines politiques des multiples crises et guerres régionales.

Cette vision de Gaza 2035 et de ces investissements lourds en infrastructures semble très sérieuse, et suscite l'adhésion de nombre de nations à travers le monde qui y retrouvent un intérêt commun. La Maison Blanche y prévoit un corridor commercial et des pipelines à hydrogène embrassant des régions allant depuis l'Inde jusqu'en Grèce au port du Pirée. Il s'agit là, pour les Occidentaux, de prendre un avantage considérable sur la Chine en établissant de multiples ponts entre l'Inde et l'Europe, d'intensifier les relations avec le sud global, de renforcer l'Europe et principalement son approvisionnement énergétique vis-à-vis de la Russie, d'autoriser les nations du Golfe à diversifier leurs économies, tout en normalisant définitivement - voire en la banalisant - la situation entre Israël et les États arabes. L'Inde, enfin, pourra se dégager d'une certaine emprise exercée sur elle par la Chine, et ce n'est - selon son Premier ministre Modi qui fait référence à la guerre en cours entre Israël et le Hamas- «aucun évènement ou conflit qui gênera la réalisation de ce «projet intergénérationnel». La France aurait même déjà nommé son haut-commissaire à l'« India-Middle East-Europe Economic Corridor ».

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(*) Michel Santi est macro-économiste, spécialiste des marchés financiers et des banques centrales. Il est fondateur et directeur général d'Art Trading & Finance.
Il vient de publier « Fauteuil 37 » préfacé par Edgar Morin. Il est également l'auteur d'un nouvel ouvrage : « Le testament d'un économiste désabusé ».
Sa page Facebook et son fil Twitter.

mercredi 24 juillet 2024

Des documents israéliens révèlent les pressions exercées sur Washington pour orienter le discours américain sur Gaza

NOTE PERSONNELLE 

Des mois que les médias français ne disent plus rien des massacres de palestiniens, alors que les médias espagnols relatent les massacres quotidiens: 40, 60, 80 par jour. C'est-à-dire que des dizaines et parfois des centaines d'êtres humains sont exterminés quotidiennement depuis des mois et"ça passe" car le gouvernement israélien répond au massacre du 7 octobre (auquel il a contribué par sa doctrine Hannibal). On constate donc en Espagne une ingérence moindre. On peut même mettre à son balcon un drapeau palestinien pour protester contre ces massacres sans être apostasié d'"antisémite". Le lobby sioniste ni a pas la même puissance d'ingérence qu'en France, cependant on y retrouve le même schéma fasciste: la Fundación Hispanojudia a financé ainsi l'extrême-droite (Vox) ou l'extrême-centre (Ciudadanos, avec notamment Manuel Valls).

Les médias français suivent les consignes, celles exposées plus bas, des fondations israéliennes pour dicter aux législateurs étatsuniens une définition de l'"antisémitisme" visant à criminaliser la moindre critique faite contre ces massacres quotidiens.

Hier encore, ces médias adoubaient le massacreur en chef (Netanyahou, de son vrai nom: Mileikowsky) devant le Congrès des États-Unis ("il parle très bien anglais, sans accent" remarque Les Échos), après qu'il ait été applaudi durant trois minutes longues comme une rivière de sang. C'est qu'ils défendent nos valeurs, les mêmes que le massacreur: "la civilisation contre la barbarie", dit avec un super accent. Le massacreur ajoutant qu'il n'y aurait "quasiment aucun civil mort à Gaza" après avoir soutenu chez lui, il y a quelque mois, "qu'il n'y avait pas de civils innocents à Gaza". Les grands médias étatsuniens semblent faire comme les français: taire les massacres. Au vu de cette mascarade criminelle, Congrès peut donc continuer l'envoi de bombes et de munitions étatsuniennes.



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ARTICLE

SOURCE SECONDAIRE: https://www.les-crises.fr/exclusifs-des-documents-israeliens-revelent-les-pressions-exercees-sur-washington-pour-orienter-le-discours-americain-sur-gaza  

SOURCE PRIMAIRE : The Guardian, Lee Fang, Jack Poulson, 24-06-2024. Traduit par les lecteurs du site Les-Crises. 

Alors que la guerre de Gaza fait rage, sur les campus universitaires américains, des fondations israéliennes font pression pour modifier la définition de l’antisémitisme dans la législation américaine.

Amichai Chikli s’exprime à Cracovie, en Pologne, le 22 janvier 2024. Photographie : Omar Marques/Getty Images

En novembre dernier, quelques semaines seulement après le début de la guerre à Gaza, Amichai Chikli, 42 ans, impétueux ministre du Likoud au sein du gouvernement israélien, a été invité à la Knesset, le parlement israélien, pour expliquer aux législateurs ce qui pouvait être fait face à la montée des manifestations anti-guerre des jeunes aux États-Unis, en particulier dans les universités d’élite.

« Je l’ai déjà dit et je le répète, je pense que nous devrions, surtout aux États-Unis, passer à l’offensive », a déclaré Chikli.

Depuis, Chikli a mené une campagne ciblée pour contrer les critiques à l’encontre d’Israël. Le Guardian a découvert des preuves montrant comment Israël fait renaître une structure controversée dans le cadre d’une vaste campagne de relations publiques visant les campus universitaires américains afin de redéfinir l’antisémitisme dans la législation américaine.

Quelques secondes après la fin d’un signal d’alarme pendant son audition, Chikli a assuré que le budget prévoyait de nouveaux fonds destinés à une campagne de riposte, distincte des relations publiques plus traditionnelles et de la publicité financée par le gouvernement. Cette campagne compte 80 programmes déjà en cours pour des actions de sensibilisation « menées à la manière de Concert », a-t-il déclaré.

Le terme « Concert » désigne le lancement d’un programme tentaculaire controversé du gouvernement israélien, initialement connu sous le nom de Kela Shlomo, conçu pour mener ce qu’Israël appelle des « activités de sensibilisation à grande échelle » destinées principalement aux États-Unis et à l’Europe. Concert, désormais connu sous le nom de Voices of Israel [Les Voix d’Israël, NdT], collaborait auparavant avec des organismes menant campagne pour faire adopter des lois d’état dites « anti-BDS », [ BDS : boycott, désinvestissement, sanctions, NdT] destinées à pénalise les Américains participant à des boycotts ou manifestations non violentes contre d’Israël.

Son dernier épisode en date s’inscrit dans une stratégie musclée et parfois secrète du gouvernement israélien visant à contrer les manifestations d’étudiants, les organisations de défense des droits humains et d’autres voix dissidentes.

Les dernières activités de Voices ont été menées par l’intermédiaire d’organisations à but non lucratif et d’autres organismes qui, souvent, ne divulguent pas les informations relatives à leurs donateurs. D’octobre à mai, Chikli a supervisé des dépenses à hauteur d’au moins 32 millions de shekels, soit environ 8 millions d’euros, dédiés à la défense des intérêts du gouvernement afin de recadrer le débat public.

Rapidement, une victoire éclatante a été remportée par l’un des groupes de pression américains travaillant en étroite synergie avec le ministère de Chikli, l’Institute for the Study of Global Antisemitism and Policy, ou ISGAP (Institut pour l’étude de l’antisémitisme mondial et de la politique).

En décembre, lors d’une audition au Congrès, largement suivie, concernant l’antisémitisme présumé des étudiants manifestant contre la guerre, plusieurs législateurs Républicains de la Chambre des représentants ont explicitement cité les recherches de l’ISGAP dans leurs questions aux présidents d’université. L’audition s’est terminée par la confrontation devenue virale de la représentante Elise Stefanik avec la présidente de l’université de Harvard de l’époque, Claudine Gay, qui s’est ensuite retirée de ses fonctions après une avalanche médiatique négative.

Lors d’un événement organisé le 7 avril au Palm Beach Country Club, l’ISGAP, qui aurait reçu la majorité de son financement en 2018 de l’agence israélienne qui dirigeait Concert, s’est félicité de son coup d’éclat en matière de relations publiques au Congrès

Elise Stefanik interroge des dirigeants d’université lors d’une audition sur l’antisémitisme à Washington le 5 décembre 2023. Photo : Ken Cedeno/Reuters

« Toutes ces auditions sont le fruit de notre rapport voulant que toutes ces universités, à commencer par Harvard, reçoivent beaucoup d’argent du Qatar », a fanfaronné Natan Sharansky, un ancien membre de la Knesset israélienne (MK) qui a occupé la fonction de Chikli et qui préside aujourd’hui l’ISGAP. Sharansky a déclaré aux partisans rassemblés que les remarques de Stefanik avaient été vues par un milliard de personnes.

L’ISGAP a continué à influencer les enquêtes du Congrès sur les universités qui prétendent que les manifestations contre le bilan d’Israël en matière de droits humains sont motivées par l’antisémitisme, et l’organisation s’est fortement impliquée dans la campagne visant à faire adopter de nouvelles lois qui redéfinissent l’antisémitisme pour y inclure certaines formes de discours critiques à l’égard de la nation d’Israël.

D’autres groupes américains liés à Voices ont lancé une série d’initiatives visant à renforcer le soutien à l’État d’Israël. L’un de ces groupes, officiellement qualifié de partenaire, le National Black Empowerment Council (NBEC), a publié une lettre ouverte de politiciens Démocrates Noirs s’engageant à être solidaires d’Israël. Un autre groupe, CyberWell, un groupe pro-israélien anti-désinformation dirigé par d’anciens responsables du renseignement militaire israélien et de Voices, s’est positionné comme « partenaire de confiance » officiel auprès des plateformes TikTok et Meta, pour aider les deux plateformes sociales à filtrer et à éditer des contenus. Un récent rapport de CyberWell a demandé à Meta de supprimer le slogan en vogue « Du fleuve à la mer, la Palestine sera libre. »

À l’aube de la guerre à Gaza, après les attaques terroristes du 7 octobre 2023 menées par le Hamas, la firme qui avait à l’origine été créée avec le soutien du ministère des Affaires stratégiques, aujourd’hui supprimé, a été relancée pour la troisième fois. Cette réorganisation a été révélée pour la première fois dans un document budgétaire peu remarqué publié par le gouvernement israélien le 1er novembre, qui indiquait que Voices aller geler toutes ses campagnes en cours afin de se consacrer au soutien aux activités liées à « gagner la guerre relative à la version israélienne de l’histoire. »

L’organisation est désormais placée sous l’administration de Chikli, ministre israélien des Affaires de la diaspora.

« On peine à trouver un parallèle quant à l’influence d’un pays étranger sur le débat politique américain. » Eli Clifton, du Quincy Institute for Responsible Statecraft (Institut Quincy pour Responsible Statecraft).

Haaretz et le New York Times ont récemment révélé que le ministère de Chikli s’était adjoint les services d’une société de relations publiques pour exercer secrètement des pressions sur les législateurs américains. Celle-ci s’est servi de centaines de faux comptes publiant des contenus pro-israéliens ou anti-musulmans sur X (anciennement Twitter), Facebook et Instagram. (Le ministère des Affaires de la diaspora a nié toute implication dans cette campagne, qui aurait versé environ 2 millions de dollars à une société israélienne pour les publications sur les réseaux sociaux).

Mais cette initiative n’est que l’une des nombreuses campagnes de ce type coordonnées par le ministère, qui n’a fait l’objet que d’une couverture médiatique limitée. Le ministère des Affaires de la diaspora et ses partenaires compilent des rapports hebdomadaires à partir d’informations fournies par des groupes d’étudiants américains pro-Israël, dont certains sont financés par des sources gouvernementales israéliennes.

Par exemple, Hillel International, cofondateur du réseau Israel on Campus Coalition [ Coalition d’Israël sur les campus, NdT] qui est aussi l’un des plus grands groupes universitaires juifs au monde, a fait état d’un soutien financier et stratégique de Mosaic United, une organisation d’utilité publique soutenue par le ministère dirigé par Chikli. Ce partenariat de longue date est désormais mis à profit pour orienter le débat politique relatif à la guerre d’Israël. En février, le directeur général de Hillel, Adam Lehman, s’est présenté devant la Knesset pour exposer le partenariat stratégique avec Mosaic et le ministère des Affaires de la diaspora, qui, selon lui, a déjà produit des résultats.

“We are changing administrations. Just last week, MIT, the same president who was lambasted in front of Congress, took the step of fully suspending her Students for Justice in Palestine chapter for crossing lines, and for creating an unwelcoming environment for Jewish students,” said Lehman, referencing the president of the Massachusetts Institute of Technology, Sally Kornbluth.

« Nous assistons à un changement d’administration. Ne serait-ce que la semaine dernière, au MIT, cette même présidente qui avait été critiquée devant le Congrès a pris la décision de suspendre totalement sa section « Étudiants pour la justice en Palestine » pour avoir franchi les limites et créé un environnement peu accueillant pour les étudiants juifs », a déclaré Lehman, faisant référence à la présidente du Massachusetts Institute of Technology, Sally Kornbluth.

Hillel International, CyberWell, le NBEC, le ministère israélien des Affaires de la diaspora et Voices of Israel/Concert n’ont pas répondu à nos demandes de commentaire.

Le présent rapport d’enquête a passé en revue les récentes auditions gouvernementales, les déclarations d’entreprises israéliennes, les documents relatifs aux marchés publics et d’autres documents publics. Alors que les particuliers et les fondations financent surtout nombre des organisations qui défendent les intérêts d’Israël, très probablement sans directives étrangères, les documents indiquent une implication non négligeable du gouvernement israélien dans la politique américaine concernant la guerre à Gaza, la liberté d’expression sur les campus universitaires et la politique israélo-palestinienne.

« Il y a actuellement une obsession qui consiste à contrôler le discours américain sur les relations entre les États-Unis et Israël, même sur les campus universitaires, et ce, depuis Israël, et cela va jusqu’au Premier ministre Netanyahou », a déclaré Eli Clifton, conseiller principal à l’Institut Quincy pour Responsible Statecraft. « On peine à trouver un parallèle quant à l’influence d’un pays étranger sur le débat politique américain. »

Aucun des groupes identifiés dans cet article n’est enregistré au titre de la loi Foreign Agents Registration Act, Fara, sur l’enregistrement des agents étrangers. Cette loi oblige les groupes recevant un financement ou des directives depuis des pays étrangers à communiquer au ministère américain de la justice toute information publique..

Lara Friedman, présidente de la Fondation pour la paix au Moyen-Orient, a déclaré : « Implicitement, on part du principe qu’il n’y a rien de bizarre à considérer les États-Unis comme une sorte de champ libre où Israël peut opérer, qu’il n’y a pas de limites. »

Une grande partie de ce que l’on savait déjà sur Concert a été initialement rapportée par Forward, un média juif américain, et Seventh Eye, un site d’information d’investigation indépendant basé en Israël. L’histoire de Concert remonte à 2017, lorsque le ministère des Affaires stratégiques a commencé à élaborer un programme visant à mener des campagnes secrètes destinées à faire basculer l’opinion publique. Les autorités ont alors imaginé un vecteur « extra-gouvernemental » pour « apporter une réponse rapide et concertée aux tentatives de ternir l’image d’Israël dans le monde entier. »

Avec Concert, le ministre de l’époque, Gilad Erdan, avait imaginé un « commando de relations publiques » capable de lancer secrètement sur les réseaux sociaux des campagnes à grande échelle de dénonciation de célébrités qui critiquaient le gouvernement israélien. Des documents internes obtenus par Seventh Eye ont montré que de nombreux bénéficiaires des fonds de Concert étaient des organisations sionistes chrétiennes américaines, telles que Christians United for Israel, Proclaiming Justice to the Nations et Israel Allies Foundation.

Gilad Erdan s’exprime à l’ONU à New York le 18 avril 2024. Photographie : Eduardo Muñoz/Reuters

L’un des plus grands bénéficiaires américains était l’ISGAP, qui aurait reçu au moins 445 000 dollars, un montant équivalent à 80 % de son revenu total en 2018, dans le cadre d’une promesse de don de 1,3 million de dollars à l’organisation. Le Dr Charles Small, directeur exécutif de l’ISGAP, a contesté ces chiffres lorsqu’il a été interrogé par Forward, bien qu’il ait tenu des propos contradictoires auprès d’un média canadien.

Small a précédemment affirmé que l’ISGAP n’avait pas besoin d’être enregistrée auprès de la Fara parce que son organisation bénéficiait de l’exemption académique prévue par la loi, qui permet aux organisations de recevoir des fonds étrangers tant qu’elles ne s’engagent pas dans des activités de lobbying politique. Pourtant, Yale, qui a déjà hébergé le groupe, a fermé le précurseur de l’ISGAP en 2011 en raison d’inquiétudes concernant sa rigueur scientifique.

L’année dernière, la générale de brigade Sima Vaknin-Gill, ancienne officière de renseignement et agente de liaison avec Concert au sein du gouvernement israélien, est devenu directrice générale de l’ISGAP.

En janvier, Vaknin-Gill et Small ont témoigné devant une commission de la Knesset qui débattait de la réponse appropriéeà apporter aux critiques à l’encontre d’Israël. Au cours de la déposition, plusieurs témoins ont évoqué la nécessité d’encourager les pays à adopter la définition de l’antisémitisme selon l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste, qui assimile à l’antisémitisme les critiques acerbes d’Israël et l’antisionisme, y compris les affirmations selon lesquelles l’État d’Israël est une « entreprise raciste. »

De nombreuses critiques, tant à gauche qu’à droite, se sont élevées contre la définition de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), qui, selon elles, bafoue le Premier amendement en limitant la possibilité de critiquer une entité gouvernementale et brandit les considérations relatives à l’antisémitisme comme une arme pour pénaliser les personnes qui critiquent la politique israélienne.

Mais les intervenants ont clairement indiqué que la définition de l’IHRA devrait constituer une priorité stratégique pour l’État d’Israël.

« Le Mouvement de lutte contre l’antisémitisme s’est fait le champion de la définition de l’IHRA », a fait remarquer Vaknin-Gill, en faisant référence à un partenaire de financement occulte de l’ISGAP, de Concert et du ministère des Affaires de la diaspora, qui verse de l’argent sale. (Le Combat Antisemitism Movement est présidé par Sharansky ; Vaknin-Gill est membre du conseil d’administration). « Nous nous sommes recentrés sur le travail au niveau local, a déclaré Vaknin-Gill. Il nous a semblé beaucoup plus facile de travailler avec les maires et les États et de donner corps à la définition. »

En janvier, le gouverneur de Géorgie, Brian Kemp, a signé une loi révisant la législation géorgienne sur les crimes de haine afin d’y inclure la définition de l’antisémitisme de l’IHRA, ce qui permet d’alourdir les peines d’emprisonnement pour certaines critiques à l’égard d’Israël. La Caroline du Sud et le Dakota du Sud ont fait de même en adoptant des lois similaires au cours des derniers mois. Un autre projet de loi connexe en Floride, HB 187, a été adopté par les deux chambres de la législature de l’État et attend la signature du gouverneur, Ron DeSantis. Des courriels obtenus dans le cadre d’une demande de documents montrent que Kennedy Starnes, un fonctionnaire du ministère israélien des Affaires étrangères, a correspondu avec la sénatrice de l’État, Lori Berman, au sujet de la législation.

Sima Vaknin-Gill à Tel Aviv en 2015. Photographie : Nir Elias/Reuters

Le Congrès est allé de l’avant en proposant une législation IHRA similaire. Le mois dernier, la Chambre des représentants a adopté un projet de loi qui intègre la définition de l’antisémitisme de l’IHRA dans les normes du ministère de l’Education. S’il est adopté par le Sénat et promulgué, une loi permettra au gouvernement fédéral de suspendre le financement des établissements d’enseignement supérieur ou d’engager des poursuites pour violation des droits civils à l’encontre des universités qui autorisent certaines critiques à l’encontre d’Israël.

Small a également témoigné lors de multiples auditions à la Knesset, informant les législateurs israéliens de la stratégie de l’ISGAP et de sa lutte pour infléchir le discours sur les campus universitaires.

« Il s’agit d’un moment unique où nous devons accroître notre pouvoir dans des proportions historiques par rapport à l’histoire du peuple juif », a déclaré Small lors de l’audition de janvier. « Et de l’État d’Israël. Il nous faut tous les outils dont ce dernier dispose. » Le mois précédent, il avait témoigné lors d’une autre audition à la Knesset, au cours de laquelle il avait affirmé que l’organisation étudiante Students for Justice in Palestine représentait les « forces armées » des Frères musulmans.

Le mois dernier, Small a rencontré des membres de la commission de surveillance de la Chambre des représentants lors d’une réunion d’information à huis clos sur la question, peu avant que les Républicains de la Chambre n’intensifient leur enquête sur les sources de financement des groupes pro-palestiniens sur les campus. L’ISGAP a également affirmé que le financement qatari du cursus médical de l’université de Cornell avait contribué à influencer les inquiétudes des étudiants concernant le nombre de civils tués par l’armée israélienne à Gaza.

Lors de la rencontre de Palm Beach en avril, Small a affirmé que « l’intersectionnalité est en fait un concept que nous pouvons utiliser » pour « combattre un milliard de musulmans et tous les libéraux du monde occidental », un concept qu’il a appelé « tai chi ». Small a proposé une ligne argumentaire affirmant que l’islam politique « veut tuer les juifs, soumettre les femmes et tuer tous les homosexuels.»

Ni le financement recherche étranger de l’ISGAP ni son site Internet ne révèlent les liens financiers antérieurs de l’organisation avec Israël. Les observateurs notent que les demandes d’exemption académique à Fara ne sont peut-être pas justifiées pour une organisation telle que l’ISGAP qui collabore avec le gouvernement israélien et mène des actions de lobbying auprès du Congrès.

« Bien qu’il existe plusieurs exemptions à l’enregistrement selon la loi Fara, presque toutes les exemptions sont caduques si une personne ou un groupe cherche à influencer la politique et l’opinion publique américaines sur proposition ou à la demande du gouvernement étranger », a déclaré Craig Holman, expert en règles de lobbying auprès de Public Citizen.

Bien que l’on ne connaisse pas toute l’étendue de l’influence du gouvernement israélien sur les institutions américaines, les débats de la Knesset offrent une fenêtre sur la stratégie israélienne et les interactions avec les groupes de pression américains.

La Knesset a organisé plusieurs auditions avec des organisations juives américaines pour envisager une coordination. Margarita Spichko, fonctionnaire du ministère des Affaires de la diaspora de Chikli, a déclaré en décembre que son bureau publiait un rapport hebdomadaire basé sur les informations recueillies auprès de partenaires aux États-Unis, y compris Hillel.

Hadas Lorber, qui travaillait alors en tant qu’assistante du conseil de sécurité nationale d’Israël, a indiqué au cours de la même audition que le bureau du Premier ministre avait rencontré régulièrement des groupes basés à Washington dans le cadre d’une « tentative honnête pour déterminer comment nous pouvons combattre l’antisémitisme, améliorer la législation présentée aux différents membres du Congrès, promouvoir aux États-Unis des lois qui lutteront contre l’antisémitisme et seront efficaces sur les campus ».

En mars, la Knesset a réuni les dirigeants des principaux groupes pro-israéliens du monde entier pour faire le point sur les activités liées à la guerre. Lors de l’audition, les législateurs ont pressé les groupes de défense d’expliquer comment ils s’opposaient aux manifestations sur les campus. Meir Holtz, président de Mosaic United, a indiqué lors de l’audition que le gouvernement israélien investirait cette année 48 millions de shekels, soit environ 12 millions d’euros, en faveur de son organisation pour la sensibilisation des campus.

Le mois dernier, Alon Lavi, représentant du ministère israélien des Affaires étrangères, a exhorté les membres de la Knesset à continuer de soutenir financièrement les campagnes liées à la politique américaine et au monde universitaire. Il a prévenu que l’État d’Israël ne pouvait pas prendre la tête de cette campagne et qu’il devait plutôt s’appuyer sur les organisations non gouvernementales et la société civile au sens large.

« Il nous faut former des coalitions avec des éléments à l’intérieur qui veulent nous aider, et une partie de cela consiste à mobiliser les responsables, la direction de l’université, la direction des étudiants, les maires, les députés à l’échelon local dans les États et les villes », a déclaré Lavi.

L’un des législateurs présents à l’audition, le député Meir Cohen, ne s’est pas laissé impressionner. « Je n’ai pas l’impression que nous soyons dans l’urgence », a déclaré Cohen, précisant que les projets de budget du ministère ne représentaient pas grand-chose.

« Si vous le permettez, Représentant Cohen, je suis tout à fait d’accord avec vous », a répondu Ron Brummer, un représentant du ministère des Affaires de la diaspora qui travaille en étroite collaboration avec Chikli. « Nous avons besoin de 300 millions de shekels, pas de 30 millions de shekels. »

Cet article a été modifié le 3 juillet 2024 pour inclure une réponse de CyberWell reçue après la publication.

jeudi 18 juillet 2024

The Lancet: 186.000 muertos en Gaza

 Fuente: https://kaosenlared.net/un-estudio-de-the-lancet-estima-en-186-000-los-crimenes-sionistas-en-el-genocidio-de-gaza/

Un estudio de la revista médica británica The Lancet ha estimado que el número real de palestinos asesinados en la guerra de genocidio de Israel en Gaza podría superar los 186.000 y que el número de cuerpos aún enterrados entre los escombros probablemente supere los 10.000.

The Lancet está considerada como una de las revistas científicas más prestigiosas del mundo. Acaba de publicar un artículo en el que señala que “además de las 37.396 muertes reportadas, no es inverosímil estimar que hasta 186.000 o incluso más muertes podrían ser atribuibles al actual conflicto en Gaza” (Acceso al artículo íntegro publicado en The Lancet)

El ministro ultranacionalista de Seguridad Nacional de Israel, Itamar Ben-Gvir, aplaudió a un colono israelí por matar a un detenido palestino, respaldando los actos violentos contra los palestinos. “No eres un asesino, eres un héroe. Tienes todo mi apoyo. En mi nombre y en el del Estado de Israel, muchas gracias”, dijo.