dimanche 7 juillet 2024

Boris Barnet par Bernard Eisenschitz

 


L' Ascension (Larissa Chepitko, 1977)

 


Les Tropiques d'Annie Lacroix-Riz

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26 mai 2019:
 
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25 mai 2019:
 
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10 avril 2017:
 
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3 juillet 2016:
 
2 juillet 2016
26 septembre 2013:

mercredi 3 juillet 2024

Tú y yo / Ty y ya (Larissa Chepitko, 1971)

 Otro estudio de las relaciones interpersonales en el socialismo de mano de la gran directora Larisa Shepitko.

 Sinopsis

    [fuente] "Ty i ya" explora nuevas técnicas narrativas para contar una crisis de conciencia de un cirujano. Piotr no logra compaginar sus necesidades personales con su trabajo profesional; trabaja como cirujano en una embajada extranjera. Tras pasar un tiempo vagando por la selva de Siberia, algunas veces con una encantadora mujer joven, regresa a su familia y a su trabajo...
     



mardi 2 juillet 2024

"Défense inconditionnelle", Internationale situationniste, nº 6, août 1961

LA CRISE de la jeunesse, dans tous les pays modernes, est devenue un sujet de préoccupation officiel qui, à lui seul, mènerait le plus crédule à douter des chances de la société de la consommation dans sa tentative d’intégrer les gens. Dans le cas limite de la formation des bandes d’adolescents, il est facile de vérifier sur les cartes leur correspondance avec les emplacements des « grands ensembles » de logements, surtout dans des pays relativement retardataires comme la France ou l’Italie, où l’accès aux conditions de vie du capitalisme moderne, moins sensible, se trouve très nettement ressenti dès lors qu’il est multiplié par le facteur particulier du nouveau type d’habitat. Les bandes se constituent à partir du terrain vague, qui est le dernier point de fuite existant dans le « territoire aménagé », et que l’on peut considérer comme une représentation sommaire, à un stade primitif démuni de tout, de ces zones vides de l’occupation qui sont désignées dans notre programme d’urbanisme unitaire par un détournement de l’idée de « trou positif » en physique.

Plus profondément, et même en dehors du phénomène extrême des bandes, on assiste à l’échec total de l’encadrement de la jeunesse par la société. L’encadrement familial s’effondre heureusement, avec les raisons de vivre admises autrefois, avec la disparition du minimum de conventions communes entre les gens, et à plus forte raison entre les générations — les générations des aînés participant encore de fragments d’illusions passées, et surtout étant endormies par la routine du travail, les « responsabilités » acceptées, les habitudes qui se ramènent toutes à l’habitude de ne plus rien attendre de la vie. On peut considérer les bandes actuelles comme le produit d’un nouveau genre de dislocation des familles dans la paix et le haut statut de consommation ; en comparaison des bandes d’enfants errants de la guerre civile russe formées à partir de la destruction physique des parents, et de la famine. L’encadrement politique est réduit à presque rien, suivant le sort des formations de la politique traditionnelle. Un document sur la jeunesse, établi cette année à propos d’une Conférence Étudiante du P.S.U. constate qu’en France « l’époque où les mouvements de jeunes entraînaient derrière eux la masse de la jeunesse est bien révolue : il y a moins de 10 % des jeunes dans les mouvements, et ces 10 % font en majorité partie d’organisations plus ou moins ouvertement confessionnelles ». En effet, c’est naturellement dans la très faible part de la jeunesse encore soumise aux conformisme les plus rétrogrades, qui sont aussi les plus cohérents, que subsistent le maximum de possibilités de recrutement pour les éducateurs de toutes sortes. Ainsi, en Angleterre, le succès de snobisme de clubs de « Jeunesses Conservatrices » a troublé les bureaucrates travaillistes, qui s’emploient désormais à organiser des bals, sur le même modèle, avec le chic Labour. Il va de soit que la grosse artillerie de l’encadrement proprement culturel a fait long feu : le moment où l’augmentation constante de la scolarité mène la majorité de la jeunesse à accéder à une certaine dose de culture est aussi le moment où cette culture ne croit plus en elle-même ; ne dupe et n’intéresse plus personne.

La société de la consommation et du temps libre est vécue comme une société du temps vide, comme consommation du vide. La violence qu’elle a produite, et qui entraîne déjà la police de nombreuses villes américaines à instituer un couvre-feu pour les moins de dix-huit ans, met si radicalement en cause l’usage de la vie qu’elle ne pourra être reconnue, défendue et sauvée, que par un mouvement révolutionnaire apportant explicitement un programme de revendications concernant cet usage de la vie dans tous ses aspects.

Il va devenir toujours plus difficile de dissimuler la redoutable réalité de la jeunesse derrière les pauvres équipes d’acteurs professionnels qui représentent sur la scène de la culture, la parodie expurgée de cette crise, sous les noms de « beatniks », « angry young men » ou, plus édulcoré encore, « nouvelle vague ». Ce qui était il y a seuleument dix ans le propre d’une « avant-garde », qui indignait tant les braves gens à Saint-Germain-des-Prés par exemple (mais alors ce n’était pas encore assez nettement dégagé de l’ancienne bohême artistique, c’étaient des anti-artistes qui risquaient d’être récupérés dans la culture), à présent est répandu partout. Le Journal du Dimanche du 14 mai sonne le glas de l’honnête province française, à propos de la rencontre fortuite de deux jeunes gens « transportant en pleine nuit, une lourde valise contenant plusieurs dizaines de bouteilles de vins fins volés », par une ronde de policiers, à Melun : « Les deux voleurs ont, en effet, avoués que le vin devait être consommé au cours d’une grande “surboum” dans l’appartement, la plupart du temps inoccupé, de la grand-mère de l’un d’eux. Ils ont précisé que ces surprises-parties où venaient uniquement des jeunes gens et des jeunes filles de 15 à 18 ans, étaient fort déshabillées. Ces réunions étaient même si licencieuses que huit jeunes gens et jeunes filles de la région de Melun qui y participaient ont été inculpés pour outrage aux bonnes mœurs, en même temps que pour vol et complicité. Trois jeunes gens, un garçon de 15 ans, une fille et un garçon âgés chacun de 17 ans, ont été écroués. Les cinq autres inculpés ont été laissés en liberté provisoire. »

Il est clair que les situationnistes soutiennent le refus global du petit éventail des conduites licites. L’I.S. s’est formée, largement, sur une expérience très poussée du vide de la vie quotidienne et la recherche d’un dépassement. Elle ne saurait dévier de cette ligne, et c’est en quoi tout succès officiel (au sens très large de ce mot : tout succès dans les mécanismes dominants de la culture) que rencontreraient ses thèses ou tel de ses membres devrait être considéré comme extrêmement suspect. Tout l’appareil de l’information et des sanctions étant aux mains de nos ennemis, la clandestinité du vécu, ce qui est aux conditions actuelles appelé scandale, n’est mise en lumière que dans certains détails de sa répression. L’I.S. se propose de lancer contre ce monde des scandales plus violents et plus complets, à partir de la liberté clandestine qui s’affirme un peu partout sous le pompeux édifice social du temps mort, malgré toutes les polices du vide climatisé. Nous connaissons la suite possible. L’ordre règne et ne gouverne pas.

Sbatti il mostro in prima pagina / Viol en première page (Marco Bellochio, 1972)

Toute ressemblance avec une conspiration médiatique en vu d'influer sur les élections en France au mois de juin 2024 serait purement fortuite et ne pourrait être que le fruit d'une pure coïncidence
 

Synopsis

Dans un contexte politique particulièrement explosif, le journal conservateur milanais Il Giornale affiche envers et contre tout son soutien à la classe patronale. Se préparant à des élections qui s'annoncent houleuses, la rédaction, menée par le peu scrupuleux Bizanti, met d'ailleurs tout en œuvre pour orienter l'opinion publique, profitant d'une sombre affaire de crime sexuel pour l'émouvoir. Le sinistre fait divers est ainsi monté en épingle et Mario Boni, jeune militant communiste soupçonné du meurtre, est très vite désigné comme coupable en première page afin de mieux discréditer les différents courants gauchistes. Intrigué par de criantes anomalies dans la façon dont est menée l'enquête, le jeune reporter Roveda, d'abord docile, finit par démonter la vaste machination médiatique dans laquelle se sont engagés ses employeurs et découvre le véritable coupable.