mardi 25 juin 2024
vendredi 21 juin 2024
L'Union soviétique et les puissances occidentales face au nazisme
Le prof. Michael Jabara Carley a consacré une grande partie de sa carrière aux archives soviétiques. Après avoir évoqué celle-ci, c'est à la 43e minute qu'il parle de la première partie de sa trilogie historique : la recherche d'alliance de l'Union soviétique contre l'Allemagne nazie. Mais les puissances occidentales ne sont jamais aller au bout de cette alliance dans la mesure où leur objectif prioritaire était que l'Allemagne fasse la guerre à l'Union soviétique, et que chacune de ses puissances en ait un morceau (après les tentatives infructueuses précédentes, notamment l'intervention française en 1918-19).
Le dilemme était d'utiliser l'Allemagne nazie comme proxy pour en finir avec la patrie des travailleurs tout en sachant que la Grande Bretagne et la France ne pouvait pas gagner contre l'Allemagne (guerre inter-impérialiste) sans l'URSS.
Salut nazi de la famille royale britannique |
Les USA n'avait pas de plan d'attaque contre l'Allemagne nazie et les nazis avaient pignon sur rue aux USA! |
Toutes les propositions d'alliance proposées par l'Union soviétique aux USA, à l'Italie fasciste (et oui!), à la Grande-Bretagne, à la Roumanie, à la Pologne ou à la France furent rejetées au cours des années 1930. Pas de quoi être étonné pour peu que l'on revienne au contexte et aux archives de cette période comme le fait Michael Jabara Carley.
À 1h12mn, il revient sur la Guerre d'Espagne et à 1h18mn sur le pacte Germano-soviétique, après 6 ans de travail sans relâche pour un pacte contre Hitler et pour ne pas tomber dans le piège des occidentaux (Jabara Carley rappelle notamment ce voyage en bateau le plus lent possible des français en URSS, et sans accréditation, pour saboter tout front commun anti-hitlérien).
Retour à Odessa
À l'heure où Emmanuel Néron à "envoyer des mecs à Odessa", il convient d'autant plus de revenir sur la précédente intervention française dans les parages avec la sortie du livre du professeur Michael JABARA CAREY, La France contre la Russie soviétique.
Au sortir de la Première Guerre mondiale, l’intervention antisoviétique fut avant tout motivée par l’étranglement de la contagion bolchevique. La France, comme treize autres puissances, à des degrés divers, y eut sa part.
D’abord de manière indirecte en Sibérie, en cornaquant la légion tchèque, puis après la réouverture de la Mer Noire avec l’armistice de 1918, de manière directe, moyennant l’envoi de troupes françaises. Michael Jabara Carley montre, en nous immergeant dans les archives françaises, qu’il s’agissait alors de s’emparer de l’Ukraine et du Donbass, d’une part pour priver les bolcheviques de l’accès aux zones céréalières et minières afin de provoquer l’effondrement de ceux-ci et, d’autre part, de faire main basse sur cet immense réservoir de ressources à exporter vers la France à un prix fixé par celle-ci : en le « colonisant ».
Ces plans initiaux durent constamment être revus à la baisse (jusqu’au fiasco final après les mutineries des soldats français) du fait d’un faisceau de variables sous-estimées lors de cette intervention: absence totale de soutien à celle-ci de la population russe ; troupes françaises récalcitrantes à se faire tuer en combat- tant des prolétaires russes afin de sauver les intérêts de la bourgeoisie française, après déjà plus de quatre années de boucherie à son service ; contamination galopante de ces troupes par le bolchevisme ; opinion publique française remontée contre cette intervention juste après la dévastation de la guerre mondiale ; absence de fiabilité des troupes alliées « russes blanches » et sans base populaire, au contraire de l’Armée rouge dévouée et disciplinée.
« Il est arrivé ce qui devait arriver – l’échec complet d’une aventure ridicule. » Général P.-H. d’Anselme, commandant des troupes françaises et alliées en Russie méridionale en 1919, au général Berthelot.
Michael Jabara Carley né en 1945, est professeur d’histoire à l’Université de Montréal et spécialiste des relations entre l’Union soviétique et l’Occident. Il a publié plusieurs ouvrages, traduits dans différentes langues, sur ces relations, ainsi que de très nombreux articles.
source: https://editionsdelga.fr/produit/la-france-contre-la-russie-sovietique/
lundi 17 juin 2024
Jean Lévy raconte les années 1930
Militant syndical et politique, Jean Lévy
fut l'animateur principal, pendant des années, des combats et des
succès revendicatifs de la CGT au Crédit du Nord, ce qui lui valut
d'être sollicité pour d'importantes responsabilités au Secrétariat du
Syndicat des employés de banque de la région parisienne, puis du Bureau
de la fédération des employés à partir de 1954.
Il
a vécu le front populaire, le pacte germano-soviétique, la débâcle,
l'occupation, la libération ... et la suite. Il a restitué cette
expérience militante et le contexte historique et politique dont il fut
le témoin et l'acteur dans une série de livre. Dans une perspective
d'éducation populaire et militante il est venu à la librairie en faire
un petit cours d'histoire... des luttes, réputées converger aujourd'hui.
1) Présentation
de notre historien journaliste, militant populaire
et premier (court) épisode introductif :
La vie syndicale après la libération et jusqu'au mitterandisme :
2) De la République à l'Etat Français
Première partie :
Les Années 30 : de l'exposition coloniale au Front Populaire:
Deuxième partie :
le transcendantal pétainiste de la bourgeoisie française.
"Hegel
fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et
personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a
oublié d'ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois
comme farce [ la troisième fois comme guignolade grotesque, etc.].
Caussidière pour Danton, Louis Blanc pour Robespierre, la Montagne de
1848 à 1851 pour la Montagne de 1793 à 1795, le neveu pour l'oncle [Sarkozy pour Pétain, Hollande pour Sarkozy, Valls pour Hollande, Macron pour Valls, etc...] . Et nous constatons la même caricature dans les circonstances où parut la deuxième édition du 18 Brumaire"
Marx : "Le 18 brumaire de L. Bonaparte"